Monter des partitions
Dans cet article, je vais vous montrer comment ajouter une partition à l'arborescence de Linux : disque dur, disquette, clé USB, CD/DVD etc. Et ce, de manière manuelle ou automatique.

Si vous avez des soucis pour accéder ou écrire à une partition, lisez également ce tutoriel.



Introduction

Tout d'abord, il faudrait que vous ayez lu l'article sur la structure de Linux. J'y explique les bases sur les partitions et les points de montage. Notez que vous aurez besoins des privilèges administrateurs pour suivre ce tutoriel.


Monter des partitions sur demande

Si votre distribution n'a pas monté des partitions toute seule, elle fournit peut-être une interface graphique pour les monter facilement 'à la souris'. C'est le cas pour Mandriva ou SuSE par exemple.

Pour les autres, il vous faudra jouer avec les outils console. Je vais vous présenter ici la commande mount.

Déterminer le nom de la partition

La première chose à faire est de déterminer le nom que Linux a donné à cette partition. Un moyen est d'utiliser la commande fdisk. Il faut avant tout savoir sur quel disque se trouve cette partition. Dans l'article sur la structure de Linux, je vous expliquais la nomenclature de ces disques : hda, hdb, sda etc...

Si vous cherchez à monter une clé USB, le nom du 'disque' sera sûrement sdx : sda par exemple si aucun disque SATA/SCSI, sdb si un disque SATA/SCSI présents, sdc si 2 disques SATA/SCSI etc. Evidemment, comme il y a peu de chances pour qu'il y ait plusieurs partitions sur une clé USB, le nom de cette partition sera alors sda1, sdb1 ou sdc1 selon la présence ou non de disques durs SATA/SCSI.

Ouvrez une console, obtenez les privilèges administrateurs (commande su) puis faites :

# fdisk -l /dev/hdb

Adaptez ici selon le disque que vous voulez examinez. Ainsi /dev/hdb est le fichier permettant à Linux de piloter ce disque hdb (2èm disque en IDE) :


Disk /dev/hdb: 163.9 GB, 163928604672 bytes
255 heads, 63 sectors/track, 19929 cylinders
Units = cylinders of 16065 * 512 = 8225280 bytes

Device Boot Start End Blocks Id System
/dev/hdb1 * 1 1912 15358108+ 5 Extended
/dev/hdb2 17211 17593 3076447+ 83 Linux
/dev/hdb3 1913 17210 122881185 83 Linux
/dev/hdb5 1 765 6144799+ 83 Linux
/dev/hdb6 766 1912 9213246 83 Linux

Partition table entries are not in disk order

Vous pouvez voir dans mon exemple plusieurs partitions avec leur tailles respectives. Admettons que cela soit la partition hdb3 qui nous intérresse.

Evidemment, si vous débutez et que votre distribution propose des outils graphiques, bah servez-vous en . Exemple pour ceux sous Mandriva.

Créer le dossier recevant le point de montage

Cette partition doit être montée dans un dossier pour pouvoir être incluse dans l'arborescence de Linux. Si ce dossier est situé ailleurs que dans votre /home/user, il faudra les privilèges administrateurs. Admettons que ce dossier s'appellera /data. Allons-y :

# mkdir /data

Le dossier est à présent créé.

Créer le point de montage

Il est temps de faire le lien entre la partition et le dossier. On appelle ça créer un point de montage. C'est la commande mount qui s'en charge :

# mount /dev/hdb3 /data

Vous pouvez dès à présent vérifier que le montage s'est fait en demandant la liste des dossiers/fichiers :

ls /data

Ce que vous voyez maintenant c'est le contenu de la partition hdb3.

Un problème peut survenir : le système de fichiers n'est pas correct. Il faut alors spécifier le système de fichiers (le type de format de la partition si vous préférez) :

# mount -t ext3 /dev/hdb3 /data

Dans cet exemple : monter une partition formatée en ext3. Vous pouvez mettre ici de nombreux systèmes de fichiers : ext2, ext3, reiserfs, vfat (=fat32), ntfs, iso9660 (pour les CD/DVD et images ISO)... Faites un $­­­­­­­­­­­­ man mount pour avoir la liste complète.

# mount -t vfat /dev/sda1 /clé_USB

Dans cet autre exemple, la clé USB, nommée par Linux sda1 sera montée dans le dossier /clé_USB en utilisant le système de fichiers fat32 (le cas le plus courant).

Monter une image ISO

Admettons que vous ayez téléchargé une image ou construit vous-même une image ISO (avec la commande mkisofs). Vous aimeriez peut-être pouvoir naviguer dedans de manière transparente pour voir si tout est OK, avant de graver l'image ISO par exemple. Voici la commande :

# mount -o loop -t iso9660 /chemin/image.ISO /dossier/de/reception
Exemple : mount -o loop -t iso9660 /home/george/mepis.ISO /mnt/ISO

Le module loop doit être chargé dans le noyau. Vérifiez avec la commande $­­­­­­­­­­ lsmod | grep loop. Si pas de réponse, insérez donc le module par la commande :

# modprobe loop

Pour automatiser le chargement du module, ajoutez le mot loop à la fin du fichier /etc/modules. Evidemment, le noyau de votre distribution doit avoir compilé ce module (Section 'Block devices', option 'Loopback device support' à mettre en module et non en dur) .

Supermount et Submount

C'est une commande à l'origine réservée aux utilisateurs de Mandriva, bien qu'il suffise de patcher son noyau pour l'avoir quelque soit sa distribution. Cette commande permet un montage/démontage plus transparent des périphériques amovibles.

Tuto sur trustonme.net
Tuto sur le wiki Gentoo

Submount présente l'avantage de ne pas avoir à patcher son noyau pour les non-Mandriviens. Tuto adaptable sur le wiki de Gentoo.

Démonter une partition

C'est simple :

# umount /data

Ceci annulera le point de montage /data. Cela n'est pas possible si Linux y accède à ce moment d'une manière ou d'une autre (naviguation, lecture de fichiers...). Faîtes attention à bien démonter les partitions que vous avez montées manuellement.


Monter des partitions automatiquement

Pour éviter de devoir monter manuellement une partition à chaque boot de Linux, il faut ajouter une ligne au fichier /etc/fstab. C'est ce fichier que Linux regarde pour savoir quelle partition il doit monter au démarrage et comment il doit la monter. Le fichier /etc/mtab contient les partitions effectivement montées.

Si vous n'arrivez pas à accéder à vos partitions Windows, une clé USB... ou à écrire sur une disquette ou sur telle ou telle partition, il y a probablement une erreur dans /etc/fstab.

Pour voir le contenu de fstab, faîtes un simple $­­­­­­­­­ cat /etc/fstab. Vous voyez alors plusieurs lignes dont le format est le suivant (exemple) :

/dev/hda2 / ext2 defaults 1 1
/dev/hdb1 /home ext2 defaults 1 2
/dev/cdrom /mnt/cdrom auto ro,noauto,user,exec 0 0

Détaillons ces colonnes (il faut juste les séparer par des espaces ou des tabulations) :
  1. La première colonne indique le nom du matériel. Donc /dev suivi du nom de la partition.
  2. La deuxième colonne précise le nom du point de montage. Notez que selon les distributions, le nom peut varier. Ainsi, SuSE monte les CD/DVD dans /media par exemple. Si vous changez le nom, faîtes attention que le dossier doit exister.
  3. La troisième colonne indique le système de fichiers : ext3, reiserfs, vfat, ntfs, proc... Auto permet un choix automatique, ce qui peut s'avérer pratique pour les clés USB ou les CDROM.
  4. La quatrième colonne c'est les options de montage. Séparez les différentes options avec des virgules. Voici les options les plus communes :
    • auto/noauto : auto permet de monter la partition au démarrage. Si vous utilisez l'option noauto, cette partition ne sera montée qu'après avoir tapé la commande # mount -a. Pour les CD/DVD et clés USB, il vaut mieux mettre noauto.
    • user/nouser : User permet à n'importe quel utilisateur de monter la partition. Nouser que indique la partition ne sera montée que pour 'root'. Attention, Nouser est l'option par défaut. Si vous omettez cette option, la partition ne sera pas disponible donc pour un utilisateur normal !
    • exec/noexec : Exec permet l'exécution d'applications sur la partition contrairement à Noexec. Exec est l'option par défaut. Et heureusement sinon imaginez le résultat d'une étourderie sur la partition / : système inutilisable...
    • ro/rw : rw permet un accès en lecture (read) et écriture (write). Contrairement à ro qui ne donne qu'un accès en lecture (read only).
    • sync/async : les changements sur la partition sont faits instantanément (sync) ou sur demande (async). Async est le défaut bien que sync soit recommandé.
    • defaults : Utilise ces options : rw, exec, auto, nouser et async (ainsi que suid et dev).
  5. La dernière colonne : vous voyez 2 chiffres. C'est assez compliqué et mieux vaut laisser les valeurs par défaut.
    1. Le premier indique la fréquence de sauvarde du système par la commande dump. 0 est la valeur par défaut (aucune sauvegarde).
    2. Le deuxième donne l'ordre de vérification du système de fichier par fsck. La partition racine devrait avoir le numéro 1 et les autres 2 (si vous souhaitez une vérification, sinon laissez 0).
Si vous omettez une colonne, la valeur par défaut sera alors utilisée par fstab. Voici pour exemple un fichier fstab classique :
  /dev/hdb1      /              ext2      defaults        1   1
/dev/hdb5 /usr ext2 defaults 1 2
/dev/hdb6 /home ext2 defaults 1 2
/dev/cdrom /mnt/cdrom iso9660 ro,noauto
/dev/cdrom2 /mnt/dvdrom iso9660 ro,noauto /dev/fd0
/mnt/floppy ext2 defaults,noauto

/dev/hda1 /root/dosc msdos defaults
/proc /proc proc defaults
/dev/hda2 none swap sw
Mais évidemment, tout cela dépend de votre système.

Pour ajouter une ligne à fstab, vous pouvez utiliser un éditeur de texte ou bien vous servir de la commande echo qui envoie une chaîne de caractères vers un fichier. Exemple :

# echo "/dev/cdrom2 /mnt/dvdrom iso9660 ro,noauto" >> /etc/fstab

Attention, mettez bien >> (ajouter au fichier) et non > (écraser le fichier).


Liens externes

Tuto chez Mandriva Linux.
Tuto mount sur commentcamarche.net.
Tuto général sur ac-creteil.fr.
Tuto fstab sur lea-Linux.
Tuto fstab en anglais sur tuxfiles.org.



Date de création : 19/02/2024 @ 00:10
Dernière modification : 01/10/2024 @ 18:41
Catégorie :
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Réactions à cet article


Réaction n°2 

par Redoudou le 25/02/2024 @ 19:28

Merci pour votre site qui me sort d'une sacré mélasse avec fédora core 6.  J'ai pu trouver des informations claires simples compréhensibles et de mon niveau débutant.
Vous expliquer les avec rigueurs, ce n'est pas juste une fonction balancée comme ça dans du code.
On connait les arguements, votre explication sur la structure du fstab m'a permis de bien comprendre le fonctionnement  et l'utilité de ce fichier pour monter mes partitions.

Quelle joie quand j'ai pu découvrir que mes parametres avaient fonctionné !

J'ai suivis  à la lettre en paramétrant à ma manière et tout fonctionne !

Ce site va devenir mon mentor linux sans aucun doute.


Réaction n°1 

par Calamity le 26/02/2024 @ 18:22

Article trouvé par hasard en cherchant (Réinstaller Linux) je ne le regrette pas même si cela n'a rien à voir.
C'est clair, concis, on a envie de cliquer sur les liens et de passer aux autres pages.

Merci, une débutante +++
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